Le Club des Annonceurs : Alors Erwan vous êtes leader communication de Decathlon. Le Move des marchés sur les services, c’est presque historique chez Decathlon. Passé plus loin et même lointain. Pour autant ça bouge encore beaucoup. Pouvez-vous nous expliquer tout ça ?

Erwan Soquet : Un peu d’histoire, ça commence à être une vieille dame Decathlon, elle est née en 76 on a à peu près le même âge. Decathlon, c’est vrai qu’on connaît bien, tout le monde la connaît bien comme distributeur de produits de sport en France, le premier sur le territoire français.

Mais la volonté de départ du fondateur Michel Leclerc c’était d’être un coach sportif qui accompagne toute l’expérience des sportifs et donc dès le départ il y a eu des services. Dès la création de l’entreprise avec notamment l’atelier, dès le démarrage pour entretenir réparer les vélos notamment. Un atelier où on pouvait aussi personnaliser des produits, faire des marquages des blocages. Et au fur et à mesure de l’histoire il y a eu des innovations assez incroyables. Quand on y pense elles sont beaucoup d’actualité aujourd’hui je pense au trocathlon par exemple. Le trocathlon c’est un dépôt vent où les consommateurs peuvent échanger un ancien équipement pour lui donner une seconde vie pour un nouvel usager. Ça date de 86, c’est quelque part un peu un petit bon coin. Il y a quelques années en arrière, il y a une quinzaine d’années des concepts qui s’appelait Oxygen village, maintenant Decathlon Village qui regroupe autour d’un magasin tout un tas de services pour pouvoir avoir des centres aérés pour les enfants, des terrains de pratique pour les plus grands, des services médicaux, de la restauration. Ce qu’on connaît aujourd’hui sous le terme commerce expérienciel, il y a plus de 15 ans Decathlon l’avait déjà préfiguré et un peu inventé.

Le Club des Annonceurs : Alors finalement on voit bien ce mot de serviciel, c’est hyper légitime surtout dans la période actuelle. On va parler un petit peu de mobilité. Vous avez Décathlon Rent, Decathlon Coach comment ça se passe tout ça.

Erwan Soquet : Ouais effectivement, centré sur une catégorie de produits particulière les vélos, les trottinettes, la mobilité, on a deux développements qui sont très très utiles en ce moment. On a un premier partenariat avec Alltricks, là c’est plutôt sur du produit. C’est une marketplace qui permet d’étendre le choix de produits. Et sur des services, c’était la question, des services en tant que tel, on a effectivement développé Décathlon Rent qui est un service qui est accessible uniquement à Lyon et à Paris. Les Parisiennes et Parisiens vous pouvez en bénéficier et Decathlon Rent c’est la capacité à s’abonner finalement à un vélo. Vous pouvez changer ce vélo, c’est sans engagement, c’est garantie contre le vol et la casse. Vous êtes dépanné, réparé exactement quand vous voulez où vous le voulez. Surtout dans cette même logique on a un deuxième service, un deuxième partenariat avec une entreprise qui s’appelle cyclofix qui est le leader de la réparation de vélos et trottinettes en France et qui a un service ultra simple et pratique puisqu’avec votre téléphone vous pouvez les appeler à n’importe quel moment et n’importe quel endroit et ils viennent là où vous avez la panne. Ce qui est plutôt très pratique. Il vaut mieux que quand on est à vélo le réparateur vienne à nous plutôt que l’inverse c’est mieux.

Sur la mobilité on avait parlé d’un deuxième sujet mais tu parlais de Décathlon coach c’est le sport à la maison. Et c’est vrai qu’on a développé pas mal d’applis et de contenus pour permettre aux Français de continuer à faire du sport et à un moment où c’est pas forcément super simple d’acheter des produits on peut le faire sur le site, de continuer à les accompagner par la pratique par de l’accompagnement à la pratique donc on a une appli qui s’appelle Décathlon coach qui fournit des routines un peu quotidiennes, des séances avec des pros en live ou en décalé en asynchrones c’est eclub, Decathlon activité qui est une plateforme qui rassemble l’ensemble des coachs qui veulent mettre leur activité en ligne ou Decathlon maps pour trouver des terrains de pratique près de chez vous.

Le Club des Annonceurs : Si on se projette un petit peu grâce à la culture finalement de Decathlon, la force de sa R&D et surtout ses engagements. Finalement vous investissez deux types de marchés. Moi j’ai entendu parler des masques et j’ai entendu parler d’Oscar Lambret et puis le sport et la conscience de la santé semble vous ouvrir des champs des possibles qui est de plus en plus agile.

Erwan Soquet : Ça a été évoqué par Karine notamment l’extension des marchés. Nous on a une chance c’est notre mission historique et notre modèle. Notre mission parce que dès le démarrage le fondateur de Décathlon se dit que notre sujet c’était de rendre accessible au plus grand nombre le plaisir et les bienfaits des sports. Le fameux « à fond la forme » qui nous amène assez naturellement sur le territoire de la santé. On n’a pas besoin de beaucoup se forcer pour être une entreprise à mission puisque nativement on est on est là-dedans. On souhaite faire en sorte que le monde soit un peu plus sportif et en étant un peu plus sportif, devienne meilleur.

Ça c’est notre mission historique et ça nous a amenés à des développements que tu cites. Le partenariat avec Oscar Lambret c’est par exemple être connecté avec un centre hospitalier à Lille et développer avec eux une offre de brassière pour les femmes qui ont souffert d’un cancer du sein et pas simplement une offre de produits mais aussi l’accompagnement à la pratique pour éviter la récidive. La pratique sportive c’est prouvé évite la récidive sur les cancers du sein et donc cette mission nous amène sur ces développements-là. Tu as cité le masque et là c’est la deuxième fois c’est le modèle le masque. Je pense que tout le monde a entendu parler au mois d’avril dernier qui a été détourné de son usage premier pour devenir un respirateur. Et ça grâce à des collaborations avec des universités ou avec des grands opérateurs, des grosses entreprises type Safran notamment 3M. Cette capacité à collaborer sur un développement quasi industriel, quasi technologique, elle est liée à notre modèle. Décathlon et c’est peut-être moins connu, a intégré des ingénieurs, des designers pour concevoir son offre. On n’achète pas l’offre à côté sur étagère, on la conçoit et on a chez nous sur les 85 sports qu’on couvre des gens qui connaissent et qui comprennent de très très près les besoins et les usages des sportifs. C’est rigolo on a un truc qui s’appelle Sports Lab, on a 16 doctorants et on étudie, on a par exemple une base de données avec 10 000 scans de pieds issus de l’Europe et de l’Asie pour s’assurer de pouvoir couvrir toutes les morphologies de pied. C’est cette culture là qu’on a, cette culture d’ingénieurs qui nous prédispose à pouvoir collaborer avec d’autres grandes entreprises industrielles, grosses entreprises technologiques 3M, Safran ou des universités. C’est ça qui nous permet d’être très connectés à cet univers de la santé notamment.

Le Club des Annonceurs : C’est extrêmement précis. Merci beaucoup Erwan. On comprend mieux maintenant pourquoi Décathlon est une des marques préférées des Français. Merci beaucoup Erwan.

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